Un grand artiste parle…
(Une lettre de Willette aux Hommes du Jour)
Bravo !… encore un coup’!… La Sainte Ligue vient en- core, au tir à la gaffe, de mettre dans le mille en faisant poursuivre Poulbot, le peintre des enfants, des petits en- fants !
Notre cher Poulbot est aussi innocent que l’enfant qui vient de naître… sous son crayon. Vous ne savez pas, sinistres ganaches de la Sainte
Ligue, que Poulbot connaît mieux que vous l’Evangile : il connaît la terrible parole qu’a prononcée le Christ en caressant un des petits enfants que vos précurseurs vou- laient éloigner de lui (peut-être le tenant pour un poète, un artiste, se méfiaient-ils de ses mœurs ?) << Laissez « venir à moi les petits enfants… malheur à celui qui << scandaliserait l’enfant : il vaudrait mieux pour lui s’at- «tacher une meule au cou et se jeter dans le fleuve ».
Accuser Poulbot de ce crime est la plus grande infa- mie que je connaisse! Et c’est vraiment pitié de voir combien notre ami et confrère est affecté de cette mons- trueuse accusation. Il faut, en effet, avoir une imagination diabolique pour supposer à cet artiste, honneur du pays, l’âme d’un Soleilland!
Ce sont eux, ces dégoûtants dénonciateurs, qui sont la honte du pays de France, pays de la Beauté et de la loyauté.
C’est eux qu’on devrait châtier pour avoir fait à un artiste charmant et bon l’outrage d’une accusation aussi infâme…
Ah !… monsieur le sénateur Bérenger, si vous ne fai- tes, à l’instant même, arrêter ces honteuses poursuites, je retire les excuses que je vous ai faites d’un élan de cœur si spontané.
A. WILLETTE
23 juillet 1911.
NL:
Een groot kunstenaar spreekt…
(Een brief van Willette aan de Mannen van de Dag)
Goed gedaan!… nog een schot!… De Heilige Ligue [contre la licence de la rue] heeft opnieuw de spijker op de kop geslagen door Poulbot, de schilder van kinderen, van kleine kinderen, te laten achtervolgen!
Onze lieve Poulbot is net zo onschuldig als het kind dat net geboren is… onder zijn potlood.
Je weet het niet, sinistere ganaches van de Sint Ligue, dat Poulbot het Evangelie beter kent dan jullie: hij kent de verschrikkelijke woorden die Christus sprak terwijl hij een van de kleine kinderen streelde die jouw voorlopers bij hem weg wilden houden (misschien hielden ze hem voor een dichter, een kunstenaar, waren ze wantrouwend tegenover zijn moraal?) “Laat de kleine kinderen tot mij komen… wee hem die het kind te schande maakt: het zou beter voor hem zijn om een molensteen om zijn nek te binden en zichzelf in de rivier te werpen.”
Poulbot van deze misdaad beschuldigen is de grootste schande die ik ken! En het is werkelijk medelijdend om te zien hoeveel deze monsterlijke beschuldiging invloed heeft op onze vriend en collega. Je moet inderdaad een duivelse verbeeldingskracht hebben om in deze kunstenaar de eer van het land, de ziel van een Soleilland [Albert Solleiland, misdadiger] te veronderstellen! Zij zijn het, deze walgelijke aanklagers, die de schande zijn van het land Frankrijk, het land van schoonheid en loyaliteit. Zij zijn degenen die gestraft moeten worden omdat ze een charmante en goede kunstenaar hebben beledigd met zo’n beruchte beschuldiging…
Ah!… Meneer senator Bérenger, als u deze schandelijke procedure niet op dit moment stopt, zal ik de excuses intrekken die ik u in zo’n spontane uitbarsting van hart heb aangeboden. A. WILLETTE 23 juli 1911.
(dit gaat over het proces wegens onzedelijkheid van de tekening: Son premier cigarette.)
Verder nog een uitgebreid artikel over Poulbot geschreven door Louis Nazzi:
Verder nog een uitgebreid artikel over Poulbot geschreven door Louis Nazzi:
POULBOT
Or, Poulbot est poursuivi…
– Il parait que c’est sérieux. Ce n’est point une charge d’atelier, reprise par des journalistes facétieux, Cette invention saugrenue a germé sous le crâne étroit et ver- tueux de M. le sénateur Bérenger. Le pauvre homme!
Poulbot est poursuivi, comme nous le serons tous, Dien merci ! Poulbot a attenté à la pudeur, et nous ne le savions pas. Aujourd’hui nous le savons. Il a attenté à la pudeur c’est un fait.
A la pudeur de qui ?… demanderez-vous, à la pudeur de quoi ?… Est-ce que je sais ?… A la pudeur du sénateur, sans doute !… Ou’il vous suffise de savoir que Poulbot a attenté à la pudeur, en général, à la pudeur en soi. comme disent les philosophes, à la pudeur, principe in- violable et sacré, à la pudeur, soutien immatériel du monde moral, à la Pudeur (par un grand P), clef de voûte de ‘Univers!
Qu’on se le dise Poulbot est un contempteur du Beau, du Bien et du Vrai, selon Victor Cousin, le sénateur Bérenger et tous les cagots de France. Il a bravé, parait-il, dans un dessin, l’esprit du catéchisme, offensé l’esthétique de Bottasse-Lebel, excité les prudes ardeurs des bigotes assoupies. Il a porté le scandale, semé la honte, répandu l’ignominie, d’un bout à l’autre de la France radicale, catholique, protestante et israélite. Qu’on lui coupe la tête A la chaudière!
Poulbot est un grand gamin de Paris, un gamin ter rible, gouailleur et charmant, qui a deux mètres de haut: Gavroche monté en graine. Qu’on ne croie pas de sa part à une vanité déplacée, à un désir maniaque de se faire remarquer! Le gigantisme de Poulbot n’est pas une provocation: c’est une blague de plus!
Paris n’a pas de fils plus authentique que Poulbot ! Poulbot ne pouvait naitre, respirer, grandir qu’à Mont- martre. C’est im enfant du pavé. Il a eu, pour unique éducateur, pour seul maître, la rue, la bonne rue vi- vante, et grouillante, et odorante, et glapissante, la rue qui est à tout le monde. C’est là qu’il a appris, tout en- semble, sans le savoir, l’art du dessin et la science du cœur. On n’imagine pas le nombre de culottes qu’il lui a fallu user sur les escaliers glissants de la Butte pour ob- tenir une interprétation si exacte et si fouillée de la vie. enfantine, pour parvenir à cette maitrise de la main et des yeux qui est la sienne. Car le talent original, divers et puissant d’un Poulbot ne se transmet pas, oralement, et aucune académie n’en détient la recette; on ne l’assimile pas, non plus, au moyen d’indigestes lectures, et en déchiffrant à it à la chandelle, tous les forts bouquins que Y’austère librairie Alcan édite, et qui traitent de l’enfance, de sa psycho-physiologie, de son hygiène, de son éducation, été. Il faut, à peine échappé des langes et jus- qu’à la quinzième année, avoir joué, flné, couru, gal- vaudé sur les trottoirs, le long des boutiques, dans les terrains vagues enclos de palissades et sur les libres for- tifications, à l’herbe pelée et sèche, d’où la vue découvre, sous un ciel de fumées, un merveilleux panorama de jardinets, de cabanes, de voies ferrées, de cheminées d’usines et de champs roussis, ensemencés de tessons. Il faut avoir été tin gosse, un vrai gosse de Pantruche.
De Paris, « emprès Ponthoise », Poulbot a tout hérité. Il a l’esprit vif, la bonne humeur vaillante, la verve toujours en train, le rire contagieux. Sous une apparente nonchalance, il couve une curiosité gable, une observation sans cesse à l’affût, une sagacité qui ne se dément pas. A toute heure, il travaille sur le vif, d’après nature, aux dépens du passant ou du visiteur. Il est toujours en quête de boutades, de ties et de contorsions; et s’ils ne viennent pas à lui, il les suscite; et quand il en manque, il en cherche; et quand il en cherche, il en trouve, et ce sont les meilleurs. Il ne laisse passer aucun ridicule qu’il ne l’ait consigné, de son crayon rapide et fidèle. Il n’épargne jamais ses modèles, même les mômes, qu’il idolâtre. Il ne peut pas ne pas voir ce qu’il voit; il ne peut pas ne pas le reproduire, comme il le voit. C’est un principe de vie, on dirait, pour cet artiste, qu’il doive rendre, entièrement, profondément, sa vision ingénue. Et s’il y a de la malice et de la cruauté dans quelques uns de ses croquis, ne croyez pas qu’il l’ait fait exprès ! Poulbot est le meilleur garçon du monde. Il a fait œuvre de réaliste, pour son compte, instinctivement, comme les très grands.
De tous les présents, dont la bonne fée parisienne chargea le berceau de Poulbot, le plus rare et le plus lourd est, je pense, le don de franchise. Il a reçu, à sa naissance, en partage, une franchise agissante, totale, absolue. Il en a fait toute son esthétique, qui ne se paie de vocables ni d’aphorismes. Son art n’est, en quelque sorte, qu’une réaction ironique et spontanée, en présence du vrai: un sourire et une blague, jetés en passant. Je ne sais pas, à l’heure qu’il est, de dessinateur plus instinctif que celui-là; chacun de ses dessins est une répartie amusée ou cinglante, et qu’il a crayonnée dans l’instant. Qui donc a dit de lui qu’il était un humoriste? Poulbot est un peintre de mocurs, le Balzac d’une humanité en robes et en culottes courtes. De là, qu’il excite les fureurs des jésuites de toutes confessions; tous ces saints hommes ne redoutent pas l’incongruité, dont ils se pourlèchent: ils n’ont en horreur que l’art sincère !
On a écrit, un peu pest pesamment, à 1 mon goût: Poulbot s’est penché sur l’enfance, en observateur scrupuleux…» Je crois qu’on a mal dit. Poulbot n’a jamais eu besoin de se pencher sur l’enfance, pour l’étudier. Si élevé qu’il paraisse, il est toujours resté à la hauteur de sa minuscule clientèle, il ne s’approche jamais des jeux enfantins, à titre de spectateur. Dès qu’il dessine, il est de la partie.
Non! Poulbot n’a jamais pris souci de se documenter, comme on dit, sur les gamins. Il a mis au monde le premier, comme cela se passe en général, on ne sait com ment, et les autres ont suivi; et à mesure qu’il en faisait, il a appris à les mieux connaitre. Il y a beau jour qu’il ne s’étonne plus de son inconcevable fécondité. Moïse bé- névole, un peuple de mômes lui fait un cortège bruyant et ahurissant. Il en accouche, à volonté, où il se trouve, et sans se presser le front, Il est la reine-mère, dans la ruche des dessinateurs.
Pour son usage personnel, Poulbot a gardé, dans un coin de son solide cerveau d’homme, me âme claire, avide et étonnée de mioche. C’est là que se tient le miracle. Poulbot ne se sert de cette âme que lorsqu’il va chez les enfants. Elle n’est pas moins mystérieuse que ce chapeau de Tyltyl, qui doit permettre de découvrir l’Oiseau Bleu, et elle est aussi rare. Il faut la posséder pour pénétrer dans le royaume merveilleux de l’enfance, dont les meilleurs d’entre les hommes gardent une invincible nostalgie. Encore une fois, Poulbot n’est pas le peintre des gosses. Il est leur grand frère à tous.
De même un gamin fait des bonhommes, de même Poulbot silhouette ses gosses, le regard confiant et fasciné, et d’une main qui voudrait s’appliquer. Et aux endroits difficiles, il tire la langue. Dessiner, pour lui, n’est pas un art: c’est me envie. Il ne s’ingénie pas: il rigole, lui aussi, avec les gosses qu’il jette sur le papier. Il verse en eux leur gaité pétulante et leur pittoresque imprévu. Jamais il ne nous les présente arrêtés, et comme stupéfiés devant l’objectif. Tous ses gosses sont sous pression, prompts à la riposte ou à la fuite, tout chargés d’une électricité particulière. Une force intérieure les anime, les bouscule et les chahute, les dresse et les couche, commande leurs muscles à travers leur système nerveux. En vérité, ils sont vivants.
Par décret divin, sans doute, Poulbot s’est fait, en notre temps, l’historiographe réjoui et divertissant de l’enfance de la rue, des fortifs et de la banlieue, de cette innombrable légion, adorable et dérisoire, qu’on appelle les mômes, les loupiots, les mignards, les chiards, les miteux et qu’on décore de bien d’autres noms de noblesse, que je ne sais pas.
Je dois avouer qu’ils sont peu décoratifs, au sens où on l’entend dans certains milieux. Ils manquent de chie et d’élégance. Ils ne lisent aucun journal de modes an- glaises; et d’abord, ils ne savent pas lire, même le français. M. Robert de Montesquiou s’habille mieux qu’eux. Ils ignorent le Parc-Monceau les Champs-Elysées et le Pré-Catelan. Ils sont à peine civilisés, quand ils le sont. Le savoir-vivre ne les étouffe pas, et ils disent: merde, plus facilement que merci. Ils parlent une langue imagée, véhémente et approximative, plus artiste, à coup sûr, que celle de M. Marcel Prévost. Ils sont continûment lyriques et se haussent jusqu’à l’épique, sans fatigue, Comme le génie, ils agissent dans le mépris de la morale et des anciennes valeurs. Ils sont indépendants: point de nurse, ni de fraulein, à leurs trousses. Ils vivent, tant bien que mal, difficilement, au gré des jours, leur vie malchanceuse et sauvage de petits animaux, nés de l’homme et de la femme, dans les faubourgs miséreux de la cité, chez ceux qui travaillent.
Il n’est d’enfance véritable, à Paris, que dans les quartiers ouvriers. La plante humaine veut croitre librement, sans lien ni tuteur. A défaut d’air pur, elle exige un riche terreau d’instincts, une atmosphère surchargée de labeurs et de ripailles. Mieux que l’ouate et les soins tendres, les Jeux de la rue font un homme et le préparent pour l’action. Le malheur, c’est que la misère est une boue épaisse, dont on ne s’arrache pas.
Quelle chose admirable, entre toutes, que le coin de Paris on l’on est né, quand on a neuf ans, des yeux et du culot – ou une timidité éblouie, ce qui revient au même ! La grand’ville parait une forêt immense, aux végétations de pierre et dont les rues sont les sentes enchevêtrées et capricieuses; on suit ses talus, qui semblent une plage d’herbe sèche, en bordure de l’infini. Quiconque n’a pas joué à fiau, livré l’assaut à ceux de l’autre rue, exploré Paris à la découverte et attendu, sous une porte- cochère, le cœur affolé, le retour d’une petite connaissance de dix ans, celui-là, je vous le dis, ignorera toute sa vie, ce trésor inestimable, ce don prodigieux, qu’est une enfance libre, vagabonde, et, en dépit de tout, bienheureuse !
Pour moi, je me souviens… J’avais huit ans. La rue nous appartenait. Nous vivions une vie multiple, héroïque et sublime. A part l’école où nous étions quotidiennement prisonniers, le monde extérieur nous était une perpétuelle fête. Chaque heure nous était un mirage trouble et affolant, où le jeu lançait nos corps, où notre âme s’abimait et se dispersait. Une partie de billes suscitait en nous des rages d’avares et des haines de partisans. Nous avions des extases infinies, devant un rémouleur, tin paveur, un chanteur des rues. Nous étions sensibles jusqu’aux larmes à la mélancolie des bleus crépuscules d’été, à la monotonie des longs après-midi d’automne. Et déjà, en nous frôlant, l’amour faisait vibrer notre être….
Si quelqu’un, par exemple, n’a pas fardé ses personnages, c’est bien Poulbot. Il les a dépeints, tels qu’ils sont, sans les embellir ni les déformer. Il nous les a montrés, terribles de candeur et de cynisme, inconscients jusqu’au prodige. Débraillés, la tignasse en révolte, l’air épaté, habillés de loques, chaussés de ribouis, impétueux, passionnés, trépidants, les voici, corps et âme! je vous prie de croire qu’ils existent, et pas qu’un peu ! Tous les gusses de Poulbot ont trempé, plus ou moins, dans la débine. Il suffit de les avoir approchés pour s’en convaincre. Dès le berceau, ils ont faire la misère; ils ont tété, plus d’un soir, une mamelle vide; ils ont essayé leurs dents sur des quignons et les trognons de choux. Et pourtant, un désir d’être heureux les eux les tenaille; ils courent vers toutes les promesses de plaisir; ils sont les proies bénignes et souvent éperdues des sept péchés capitaux. La gourmandise n’est pas ce qui les inquiète le moins. Il faut se hâter de dire, à leur défense, que la curiosité de leur esprit est égale à celle de leur ventre.. Le monde physique et le monde moral sollicitent leurs intelligences naissantes. Un savant de quatre ans se pose cette question: «La neige… chez les nègres… elle est noire ?… Un gamin, tout en contemplant la rivière, lance l’hypothèse angoissante, qui reste, hélas sans solution: Alors… les poissons, ça fait pipi dans l’eau ?…» Tandis qu’un édile en herbe affirme, péremptoire: « Mais il y en aurait plein les ruisseaux, des poissons, si y avait pas les balayeurs !…»
Mais il n’est pas que la science, pour des cœurs hasardeux et chimériques. Les choses de la guerre passionnent les gosses, et les exaltent. Rien n’est beau, pour eux, comme un traîneur de sabre. Ils savent déjà que mourir pour la patrie est le sort le plus beau. Ils tiennent pour les soldats, pour tous les soldats, pour ceux qui sont en papier et pour les autres, les pour de bon », les « soldats de vrai ». Je n’ai rencontré qu’un antimilitariste dans la vaste famille de Poulbot, et encore il déclare: «J’veux pas être soldat… j’veux être zouave… »
Plus que tout, l’amour les préoccupe et les appelle, l’amour et tout ce qui s’ensuit. Les amoureux les intéressent formidablement, et leurs étreintes. Ils sont à l’affût de tous les rendez-vous; ils se cachent sous les lits, écartent les palissades, grimpent sur les toits el « zieutent » par les vasistas. Ils sont pour l’amour libre, résolument. Ils ne tiennent pas compte des misérables préjugés du bourgeois. Au lardon don de trois ans qui se mêle de les dénoncer, le Don Juan de sept ans réplique fièrement, en serrant contre lui sa docile conquête: Non mais! je suis bien libre d’aimer ta sœur sans te demander ta permission I… » L’amour prête à des inventions charmantes et à des jeux inédits: On va rigoler, propose un gamin hilare, vous, vous seriez des dames qui se promènent… moi, je serai Je satyre… Pourtant, il se présente, parfois, des difficultés ignorées des grandes personnes. Voyez ce sont deux mioches de trois ans, l’un en robe, l’autre en culotte. Le couple échange les paroles sacrées des fiançailles: «Me marier avec toi… maman voudra jamais !… Pasque? questionne, angoissé, le gosse qui porte culotte. – Pasque je suis un garçon aussi, répond l’autre, « la quille ».
Louis NAZZI.
NOTES BIOGRAPHIQUES. Poulbot est né à Saint- Denis, le 6 février 1879: fils d’instituteur et d’institutrice, l’aîné de sept enfants élève du collège Rollin, aptitudes.
exceptionnelles pour le chahut et la rigolade; ne soupçonne même pas sa vocation du dessin; est recalé, sans hésitation, au baccalauréat.
Sorti de Rollin, Poulbot crayonne ses premiers dessins dans le Pêle-Mêle (1896); en donne ensuite à La chronique amusante, au Petit Bleu, au Rire, à l’Assiette au Beurre, aux Hommes du Jour, un peu partout, et ailleurs ; est, pour l’ins- tant, l’un des preux de la vaillante cohorte du Sourire… Signe distinctif : une grande bonté.