Monsieur and Madame Prudhomme were a pair of French caricature characters of the 19th century, created by Henry Monnier. They were a bourgeois couple.
Monsieur Prudhomme first appeared in 1830 in the first version of the Scènes de province, then in the play Grandeur et décadence de M. Joseph Prudhomme (1852) then in two volumes of collected drawings Mémoires de Monsieur Joseph Prudhomme (1857), then in Monsieur Prudhomme chef de brigands (1860). Onduidelijk is wat de aanleiding is voor deze prent.
On a tué (pan pan pan pan) Dans la rue du Sentier La France, L’Eglise, l’Amour.
P. 4:
(Drie Louis! Dit is Peru niet!)
Réponse à Willette
– Oui, trois louis, ce n’est pas le Pérou! En effet, mon cher Willette, ce n’est pas le Pérou c’est soixante francs pour nos pères – vingt écus pour nos grands parents. – C’est le prix de trente jour- nées de travail pour beaucoup de petites gens.
Pour un artiste comme vous, mon cher Willette, c’est une heure ou une journée. – Pour moi, que croyez-vous que ce soit?…
Quelle réputation me faites-vous là, mon cher Willette, et comment oserai-je maintenant aller chez une jolie fille? trois louis Un m…onsieur qui ne laisse que trois louis – pouah! – Qu’est-ce que cela par ce temps de tours Eiffel et de métropolitains établis à coups de millions.
Je comprends que vos petites femmes me montrent le poing lorsque je sors avec mes bottes énormes, empestant l’atmosphère par la fumée d’un mauvais cigare. Bien heureux dois-je me trouver qu’elles ne m’accompagnent pas sur le palier pour secouer leur bougie sur ma veste.
Et quel goujat que ce Courrier qui jette négligeamment ces trois pièces d’or sur le parquet au lien de les glisser délicatement entre la jarretière et le bas de celle qu’il vient de posséder.
Que vous avez raison de donner cette leçon d’arithmétique à ce bélitre mal appris qui s’offre d’aussi jolies filles sans pouvoir les payer.
Je ne prends pas la défense de ce croquant au cœur de Roques; permettez-moi néanmoins de chercher à atténuer l’impertinence de ce Courrier qui n’a pas même l’excuse de n’être pas français.
Ce brave garçon connut, il y a quelques années, une très jolie fille, qui vint un jour lui demander asile. La coquine était accorte et le Courrier avait sinon du goût, au moins un certain flair. Il l’accueillit à bras ouverts et pour prix de ses faveurs lui donna plus qu’à ses autres favorites. Bientôt la nouvelle conquête augmenta ses prix. C’était peu de chose, et le Courrier n’en continua pas moins à chanter sur toutes les lyres les charmes de sa belle.
Hélas! il les chanta tant et si bien que d’autres, beaucoup d’autres voulurent la connaître ce qui la rendit plus exigeante encore. Aujourd’hui, sollicitée, courtisée, adulée, à peine se souvient-elle de ses premières amours, et quand vient le Courrier qui la connut si modeste, elle dit, oubliant le passé et le temps écoulé: <<Trois louis, ce n’est pas le Pérou! >>>
-Mais est-ce bien elle qui parle ainsi, elle la muse poétique et vagabonde ou bien n’est-elle pas aussi mal inspirée par ce vilain Pierrot qui grimace dans l’entrebâillement des rideaux tout à l’heure si discrets? Ma foi, en y réfléchissant, mon cher Willette, en effet, le Pérou ne vaut pas plus. Cette comparaison proverbiale ne m’étonne pas, car je sais votre prédilection pour notre art ancien et nos vieilles lettres.
Et pourtant, est-il vrai que Pierrot ait subi si rapidement l’influence de notre siècle prosaïque, lui, le Pierrot baladeur qui voudrait enguirlander ses sérénades aux cheveux de la Lune; lui qui jongle avec les joyeux couplets quand il a rougi sa trogne au sang des vignes mûres, comme Dieu jongle avec les étoiles par les nuits chaudes et insomniées du Paradis. Non je n’ai pas compris votre dessin, et votre Colombine a changé ses voluptueuses erreurs contre les inquiétudes d’un vilain commerce à tenir et du livre à souche à collationner. Laissez à votre Pierrot sa sensibilité primitive, laissez à Colombine ses délicieux abandons, ne calculez pas comme un marchand d’artifices l’étincellement de vos spirituelles fusées, pas plus que le soleil ne mesure aux pauvres dénippés la féerie de ses beaux matins épanouis.
Si le Courrier, descendant de cheval, encore tout souillé de poussière et de boue, pénètre chez vous, chassez-le, si, devenu bourgeois, couple de pâlis, vous craignez les taches pour votre parquet ciré; mais ne comptez pas, en lui faisant accueil, qu’il vide entre vos mains toute sa sacoche.
Quand parfois, du haut de son siège, le Courrier, tout chantant et claquant du fouet, rencontre un petit Pierrot sur sa route, il lui jette bien vite et le morceau de pain et les fruits que la payse a cachés dans son sac, et aussi la piécette qui vient sonner comme un grelot joyeux sur les cailloux du chemin. Alors, le petit Pierrot lui envoie un sourire de gratitude, mais si le petit Pierrot grandit, si sa marraine la Lune lui envoie par une belle nuit un gros sac plein de brillantes pistoles, croyez-vous que le Pierrot d’an- tan ira parler du Pérou au bon Courrier d’hier? Allons donc, maître Pierrot, Colombine vous tourne la tête et votre psychologie est en défaut.
Tenez, mon cher Willette, quittons le langage des fables, ces fables de la comédie italienne dont vous avez continué l’un des héros avec beaucoup de talent et une petite étincelle de ce nanan que je ne nomme pas, et que la postérité très juste voudra vous reconnaître. Reprenons le verbe de la moderne réalité. Les exemples précédents vous disent suffisamment en quoi votre spirituel dessin méritait un commentaire.
Encore un mot. J’étais un jour chez un marchand de tableaux, un artiste que je ne nommerai pas, car il n’est pas beaucoup plus heureux qu’autrefois, mal- gré toute sa valeur, un artiste entra et vendit à cet industriel patenté cinquante-sept dessins de Millet, savez-vous pour quel prix? – Oh! pas pour le Pérou, non plus: pour quatre-vingts francs! Vous le voyez, cher ami, c’est encore moins que le Courrier qui, lui, va souvent payer à domicile.
ROQUES.