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les elegances Féminines 17e jr. no. 15.p 403 en 404 over mode met dessins inédits.

les elegances Féminines 17e jr. no. 15.p 403 en 404 over mode met dessins inédits.. L’ennui naquit un jour de l’uniformité. (mooi citaat)

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La Question posé par La Revue Française:

Quels sont les mobiles exacts de cette coquetterie? A quels sentiments confus, a quelle loi mysterieuse ou à quelle occulte raison les femmes obéissent-elles en cultivant, avec une application si obstinée et si subtile, leur toilette et leurs ajustements?

Adolphe Willette

Adolphe Willette, peintre ému et charmant, à qui un poète a naguère donné le surnon de « Vélasquez des belles montmartroises », s’empresse de répondre à notre question. Nous nous faisons un plaisir de transcrire ici la réponse qu’il vient de nous adresser:

La femme a été créée idole 1 Supposons que l’aventure de Robinson Crusoe eût été celle d’une femme eh bien, je vous fiche mon billet que le premier des soucis de cette isolée eut été celui de se parer même avant de faire la connaissance d’un Vendredi.

Je me souviens avoir fait un dessin re présentant Eve découvrant sa beauté dans le miroir d’un clair ruisseau! Et dire qu’il a fallu que le diable s’en mêlât pour que ce bélitre d’Adam s’en rendit compte !

La femme est devenue l’idole de plus en plus richement parée, et toute son imagination étant consacrée au culte d’elle-même, c’est ainsi qu’ayant un cerveau de même valeur. elle se laissa distancer, par l’homme, dans la recherche du progrès qu’avancèrent, si rapidement, la trouvaille du feu, l’invention du fil à couper le beurre et celle de la poudre.

Tant que la femme ne dut d’abord qu’à sa propre inspiration, et plus tard à celle de l’ancienne et artistique corporation des tailleurs, la joliesse de ses atours et l’ingéniosité de son costume, celui-ci fut soigneuse ment adapté ou à la classe à laquelle elle appartenait, ou au climat du pays où elle vivait cette dernière attention était l’origine des regrettés costumes régionaux. Hélas! il n’en est plus ainsi, aujourd’hui que la femme se laisse, sans sourciller, caricaturer par le célèbre Nimporteki aux goûts aussi étranges qu’étrangers. On dit que dans l’antiquité, des femmes, les Amazones, se faisaient atrophier le sein gauche, mais par une nécessité du tir à l’arc. Que dire, par contre, de nos femmes qui laissent attenter à la beauté de leur anatomie, alors que, sur le mot d’ordre qu’elles en ont reçu du célèbre Nimporteki, elles renon- cent à leur poitrine, à leur ventre, à l’emplacement naturel de leur ceinture, & leur longue chevelure désormais condamnée par la Mode. régime de terreur!

Depuis toujours je suis de ceux qui encouragent le féminisme je trouve, en effet, tout naturel que la femme ait les mêmes droits que l’homme. Mais est-elle vraiment digne, la femme, d’obtenir ces mêmes droits, alors qu’elle subit et continuera à subir aveuglément la tyrannie d’une autorité occulte qui la ridiculise autant qu’elle l’exploite effrontément ?

Le ridicule, qui ne tue qu’en France, n’a pu tuer l’amour que nous avons de la femme: toutefois, il fait courir le danger de nous faire oublier le respect que nous lui devons. Je sais bien qu’à certaines époques, après de grands troubles, il y eut déjà des modes extravagantes mais alors les hommes y avaient leur part, et le spectacle de ces folies féminines (et masculines) était circonscrit dans des espaces étroits, tels la Place Royale, les Tuile ries et le Palais-Royal. Aussi bien il ne nous a laissé, grâce aux gracieux artistes de ces temps, que des souvenirs délicieux, parce que ces extravagances étaient du moins françaises.

<< Plus on est de fous et plus on rit ! >>… Hé oui, morbleu ! mais aujourd’hui que le costume masculin est d’une austérité par trop puritaine, il ne fait qu’accentuer le grotesque de la solitaire mascarade féminine.

Si, au lieu d’être le vilain homme que je suis encore, j’avais été femme, croyez bien, mes sœurs tant aimées, que je n’aurais adopté, en dépit de la Mode, que ce que j’aurais cru devoir convenir à mon caractère, à ma situation et à mon âge. Soyez assurées qu’ainsi je n’aurais pas risqué d’être l’unique : mon exemple aurait été suivi.

La Mode, c’est l’uniformité forcée sous la menace d’un ridicule imaginaire ; or rappelez-vous que

L’ennui naquit un jour de l’uniformité.

A. WILLETTE.

Verveling ontstaat uiteindelijk uit uniformiteit.

  1922  /  collectie NK, Kunstwerken  /  Voor het laatste geüpdate maart 10, 2024 door Redactie  /  Tags: ,