U bent hier:   Home  /  collectie NK  /  La Revue Française: no. 35 19e jrg: pag 231: Willette par Francis Carco. Artikeltje met één afbeelding.

La Revue Française: no. 35 19e jrg: pag 231: Willette par Francis Carco. Artikeltje met één afbeelding.

no. 35 19e jrg: pag 231: Willette par Francis Carco. Artikeltje met één afbeelding. betreft een biografisch artikeltje.

Willette par Francis Cargo.

LA REVUE FRANÇAISE

Willette

par Francis CARCO.

C’est du Cabanel de la Phèdre décente de Montpellier et de la Naissance de Vénus qu’est sorti Willette. On imagine au Pierrot narquois el frondeur une jeunesse indisciplinée et éloignée de toutes les écoles sauf la buissonnière. Or, Adolphe Willette né en 1857 à Châlons-sur-Marne et fils d’officier – se soumit à la férule des Beaux-Arts.

Ses premiers envois aux Salons officiels s’inspirèrent de sujets classiques et les interprètent avec sagesse, La Tentation de Saint Antoine (1881), La mort et le bûcheron (1882). Le mauvais larron (1883) sont des tableaux de bon élève. En 1886, pourtant Paul WilIette éveille sa fantaisie en exposant La Veuve de Pierrot. Le peintre va s’effacer devant le dessinateur et le lithographe.

C’est à tort que l’on a voulu donner à Willette une marque indélébile de Chatnoiriste et de Montmartrois. La notoriété de la fresque célèbre Parce Domine et le plaisir qu’éprouve Pierrot a vagabonder de la place Blanche au Sacré-Cœur ne doivent cependant pas restreindre la portée de l’œuvre. Feuilletez la collection du Courrier Français. Vous y apprécierez l’ampleur de la vision et la diversité des accents que Willette peut revendiquer entre tous. L’expression va de la grandeur à la gaminerie. Dans certaines planches, par exemple celle qui porte pour légende « Je suis la Sainte Démocratie, j’attends mes amis ». on retrouve la santé, la vigueur, le dru de l’ancêtre du « Ne vous y frottez pas ! » et de cette robuste République de 1848 exécutée pour le concours Garraud et que l’on voit aux Arts Décoratifs. Tournez quelques pages. Voici en croquis négligents dix ou douze commentaires primesautiers de l’actualité, exquis d’insouciance, de désinvolture, légendes hâtives, où les malheurs, les félicités, les étonnements, les colères de Pierrot se bousculent et se chevauchent. Willette est là. complet, avec sa tendresse, son irrespect, sa candeur, son amour des humbles, ses opinions politiques aussi vives qu’irraisonnées.

On connaît son dessin qui chérit la forme ronde, l’épouse avec une légèreté caressante et voluptueuse, oeuvre des yeux candides, fait éclater un plaisir sain, ravi et qui stigmatise la maigreur, la hargne avec une fureur dont l’intention est des plus divertissantes. Trottins allègres et bien nourris, plantureuses Mariannes, sèches Albions aux dents démesurées, agents débonnaires font une escorte allègre au perpétuel Pierrot, symbole de l’innocence persécutée ou de la raillerie vindicative, type favori auquel Willette prête tous ses sentiments de bon Français cocardier, vibrant, chatouilleux, mauvaise tête et bon cœur ».

L’œuvre de Willette est inégale. L’ivresse de dessiner, de tout dire sur le papier el sur la pierre de bavarder avec le crayon a mené Pierrot bien loin des principes de mené École. S’il n’était encore question que de principes!… Pourtant quoique leur auteur ait choisi pour un album: Cent dessins de Willette, on pourrait se livrer à une sélection moins sévère et trouver dans ce tumulte d’images, un grand nombre de planches, voire de griffonnages où la forme a si passionnément suivi le mouvement de l’âme que le témoignage de cet accord gardera toute la valeur qu’il a prise d’instinct.

Willette a collaboré à un grand nombre de journaux. Il en a fondé deux – (éphémères) – Pierrot et le Pied de Nez, deux titres qui pourraient définir son goût et son tempérament. On retrouve encore de son œuvre d’humour sur beaucoup de ses affiches lithographiques. Et dans les plafonds, les frises, les des sus de porte qu’il a multipliés, sa manière se prêtait mieux qu’aucune autre aux thèmes décoralifs.

Aux salons des humoristes dont il fut l’un des premiers Sociétaires, Willette a très largement participé, exposant dessins à la plume et au crayon, gouaches, peintures, lithos qui montrèrent et font voir encore toute l’étendue de son labeur. Pierrot n’a pas vieilli. Il a gardé toute sa verve du Courrier Français, il demeurera « le cerneau hors de la cosse », à l’âge indéfini mais tendre que les poètes lui ont assuré.

  1924  /  collectie NK  /  Voor het laatste geüpdate maart 11, 2024 door Redactie  /  Tags: ,