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Armand Bourgeois: Causerie sur Adolphe Willette, Peintre, Dessinateur et Lithographe

Armand Bourgeois: Causerie sur Adolphe Willette, Peintre, Dessinateur et Lithographe. Paris, Bibliotheque d’Art de la Critique. Séance Publique 20 – 8 – 1900 16 pag. zonder ills.

causerie sur Adolphe Willette; facsimilé.

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Armand BOURGEOIS CAUSERIE SUR ADOLPHE WILLETTE, Peintre, Dessinateur et Lithographe

PARIS BIBLIOTHÈQUE D’ART DE LA CRITIQUE 50, Boulevard Latour-Maubourg, 50

1900

SÉANCE PUBLIQUE de la Société d’Agriculture, Commerce, Sciance Arts du département de la Marne du 20 août 1900

CAUSERIE SUR Adolphe WILLETTE PEINTRE, DESSINATEUR ET LITHOGRAPHE

Mesdames, Messieurs,

J’eus l’honneur, à plusieurs reprises, de parler devant vous d’artistes châlonnais, illustres dans le passé. Pourquoi ne vous prierais-je pas aujourd’hui de faire bon accueil à mon Étude sur un célèbre artiste chalonnais contemporain ? J’ai nommé le fameux dessinateur Willette, né à Châlons, le 31 juillet 1857. Il était fils de Henri-Léon Willette, capitaine d’Etat-major, attaché à la division militaire de Marseille et de Marie-Claire-Elisabeth Junck, et ce fut rue du Grenier-à-sel, qu’il vit le jour, ainsi que je le tiens de l’intéressé lui-même.

On a dit des fables de La Fontaine, qu’elles étaient la comédie aux cent actes divers; mais que dire des innom- brables dessins et lithographies que Willette a semés dans tant de revues illustrées et jusque sur les murailles, en des affiches que les collectionneurs se disputent?

Il est de plus peintre de grand talent.

Le grand mirage pour la plupart des vocations artistiques est Paris et c’est à Paris que se rendit Willette, à Paris, qui a consacré sa réputation.

Je sais bien que s’il était présent, il me dirait: Oh! non pas, c’est à Montmartre, à la Butte!

Il a effectivement une vive prédilection pour Mont- martre, le berceau de tant de talents naissants, jusqu’au jour où ils viennent conquérir la grande notoriété dans l’immense cité.

La célèbre Butte, d’autre part, ne s’enorgueillit-elle pas d’attirer les parisiens dans ses cabarets en vogue où l’on fait assaut de rire, de gaîté et d’esprit? Qui ne s’attend à découvrir là le nom célèbre de demain ? Il serait certainement curieux, n’était la crainte de trop m’éloigner de mon sujet, de citer toutes les personnalités qui sont sorties des Établissements plus ou moins chatnoiresques de Montmartre.

Willette, cet enfant de Châlons, s’est fait si bien l’enfant de Montmartre, qu’il est allé habiter au plus haut de la Butte et que, sans la Basilique du Sacré-Cœur qui lui a barré le passage, il se serait perché encore plus haut.

Il fait toujours plaisir, n’est-ce pas, de connaitre le home d’un artiste en renom, parce qu’il livre un peu de son intimité et de ses goûts. Je vous convie donc à m’y suivre; ce sera comme le prologue de mon Étude artistique.

Willette habite tout le troisième d’une petite maison de la rue St-Eleuthère. D’une des pièces, il découvre tout Paris; d’une autre, il semble qu’il n’y ait qu’à étendre le bras, pour toucher les formidables murs du Sacré-Cœur. En voyant, de cette place, l’ensemble si rapproché de l’énorme basilique qu’on me passe cette digression – je pensais involontairement que j’eusse plutôt rêvé les envolées du catholicisme avec le style gothique, par exemple un vaisseau dans le style si pur de celui de votre cathédrale. Sans doute, ce qui existe est imposant, mais laisse la sensation de l’alourdissement, plutôt que de l’élancement.

Quoiqu’il en soit, c’est bien sur le point le plus grandiose de Montmartre qu’habite le Maître: En arrière, la gigantesque basilique; en avant, l’inoubliable panorama de Paris, qui apparait comme une vaste mer, dont on devine, plutôt qu’on entend le grondement.

C’est bien dans le modeste, mais charmant logis de Willette, que Descartes, qui était parvenu à rester soli- taire au milieu de l’agitation parisienne, enfermé en sa pensée, eut pu dire; «  Le bruit des vagues ne gênait pas mes lectures; leur bondissement ne troublait point mes méditations. »

Oui, c’est un calme de vieille ville de province, qui règne en cette maison, carrelée à tous les étages et que nul luxe extérieur ne rehausse. A la grande désolation de l’artiste, qui voit avec peine le vieux Montmartre s’en aller tous les jours un peu, elle est appelée à disparaître, comme tant d’autres, pour faire place à des constructions nouvelles, sorte d’escorte d’honneur à l’immense Basilique.

Quitter de très anciennes habitudes, ne peut que coûter. On était accoutumé à voir toujours à la même place, meubles, tableaux, objets d’art et enfin n’embrasse pas Paris qui veut d’un seul coup d’œil.

On serait tenté de croire que l’appartement de Willette est notablement orné de ses œuvres. On y voit surtout celles de ses amis, compositions du plus grand talent et de la plus grande originalité; Henri Pille, un autre Champenois de marque, y occupe une fort belle place.

Quand je fus voir Willette, dans son nid d’aigle, il me charma au possible par sa conversation prime-sautière, spi- rituelle et fine. Ce même jour il s’apprêtait à gagner la mer où il possède une propriété bien dans ses goûts et où il se promet d’ignorer la fièvre parisienne (1). Ne plus penser, pour ainsi dire, se laisser bercer par le bruissement des flots, se laisser vivre au calme de cette admirable nature, tel était l’idéal révé par lui, assez tôt il faudrait rentrer dans la fournaise.

(1) Oh! la crème des hommes qu’est Willette! Mais je vous dis que c’est un poète et dans la bonne acception du mot encore. Etre poète, c’est évidemment sentir, c’est exulter en face d’un chef-d’œuvre de la nature:

Ce chef-d’œuvre, il l’a rencontré près d’Avranches, ce chef-d’œuvre, il le possède mème aujourd’hui, ainsi qu’il en est parlé plus haut, et comme il va l’inspirer, comme il va nous l’amener à faire connaitre d’exquis tableautins, et de non moins ravissants croquis. Voici en un mot, ce qu’à la suite de ma causerie, je viens de lire dans les . Echos

de Paris des Annales Politiques et Littéraires du 9 septembre 1900: – Dis, mon Pierrot, tu m’aimeras encore quand tu seras failli?

Qui ne se rappelle cette légende mélancolique d’un des plus beaux dessins du Pierrot, l’exquis journal de Willette ?

Pierrot aime toujours pas la même et il est devenu propriétaire.

Tout arrive !

Emmené par son éditeur au bord de la mer, raconte le Cri de Paris, Willette se promenait par un des derniers beaux jours, dans un pays charmant. Là, un moulin; plus loin, une ferme; le terrain est traversé par une rivière qui va se jeter dans la Manche, non loin d’Avranches. Et Willette s’extasiait.

Tout cela est à vous, si vous voulez, dit un jeune notaire qui accom- pagnait les touristes. C’est à vendre pour un rien: Un billet de mille. – Topez-là! dit Willette.

Et le dessinateur, le soir même, signait l’acte d’achat dressé en bonne et due forme.

Puis un billet d’aller et retour en poche, il revenait en hâte à Paris, emmenait meubles et bibelots et allait s’installer dans ses terres. It parle déjà de se livrer à l’élevage.

 

Quoique quelques heures seulement le séparassent de son départ, il tint à ne faire visiter son atelier et plus encore à me faire jouir de la vue que l’on a de la terrasse. C’était de même me faire connaître un coin rarissime du

vieux Montmartre.

Cet atelier est en dehors de son habitation, on y accède par une avenue sous bois, à droite et à gauche de laquelle sont de modestes villas, ayant chacune leur petit jardin et quelquefois leur semblant de parc. Tout cela est d’un charme et d’un paisible Virgiliens.

Nous sommes arrivés. L’atelier est vaste, haut de pla- fond, bien éclairé. Sur un chevalet, un portrait de femme non terminé, dont le gracieux coloris fait penser à Watteau; des esquisses ici et là, voici ce qui frappe mes regards tout d’abord, puis d’ascension en ascension, nous nous trouvons sur une terrasse au plan légèrement incliné. Là, debout, nous planons sur tout Montmartre et sur tout Paris. C’est une vue merveilleuse et je partageais large- ment l’enthousiasme de Willette, qui me faisait considérer ce splendide spectacle.

Quelques instants après, je me retirais ravi et avec la bonne promesse qu’il viendrait me voir en Champagne.

II

Après avoir parlé à grandes lignes de la personnalité de l’artiste, après l’en avoir encadré pour ainsi dire, je vais entrer maintenant dans les détails plus spécialement artistiques. Ce me sera aussi bien l’occasion de vous entretenir quelque peu de la lithographie, à laquelle d’ailleurs Willette touche de si près.

Tout le monde sait qu’il s’est fait, depuis quelques années, une brillante rénovation de cet art et qu’il s’est principale- ment manifesté par la chromolithographie Le maitre Jules Chéret a fait de lui ce qu’on pourrait appeler la fresque moderne, sorte de peinture murale sans cesse renaissante, joie et délices des yeux. Sur le même rang peut se placer Willette qui, lui, a plus encore accordé à l’humour qu’au sourire. Tous deux, en un mot, sont intimement liés au progrès de la lithographie, dont les amateurs aujourd’hui sont devenus légion.

N’est-ce point beau d’avoir fait aimer la couleur aux masses et par elle chérir le mouvement et la vie, car c’est tout cela ces belles affiches de nos murs, qui nous font arrêter si volontiers, pour les contempler?

En outre, ces deux maitres, par l’essor donné, ont inspiré bien des jeunes artistes, qui déjà marchent brillamment sur leurs traces.

On a répudié ces couleurs criardes d’autrefois n’ayant d’autre but que de tirer le regard du passant et l’on s’est attaché à obtenir des tons plus harmonieux.

C’est ainsi que Hugo d’Alési, un autre maître, réalisa, par ses superbes imitations d’aquarelles, le fondu délicat, c’est ainsi qu’il se créa, même pour une affiche, des œuvres soignées, qu’elles sollicitèrent le goût des amateurs et que les dessinateurs de talent, les maîtres du crayon, ne dédaignèrent point de produire dans ce genre, d’où ces affiches d’une réelle valeur artistique et qui traduisent si bien la vie intérieure et la vie extérieure.

Lors de l’Exposition du Centenaire de la Lithographie (1795-1895). le succès personnel de Willette fut très grand. à la salle XIII, dite des originaux.

Quelle satisfaction vaut la lithographie à l’artiste ! A l’aide du crayon, dirai-je avec Philippe Gille, le fin cri- tique d’art, il n’a pas besoin de traducteur, comme le peintre a besoin des graveurs; c’est son œuvre directe qu’il a sous les yeux, encore empreinte de sa volonté, encore chaude de ce qu’il lui a donné de sa vie, de sa personnalité.

Voilà bien les qualités qu’on rencontre dans les compositions de Willette.

On comprend donc par l’engouement qui se porte vers les lithographies contemporaines, l’ardeur qu’on met à découvrir les anciennes.

Malgré les merveilleux résultats obtenus, les chefs- d’œuvre eux-mêmes de la lithographie, parus dans la première moitié du xixe siècle, ne se vendirent que peu ou point. Les éditeurs abandonnèrent cette branche et allèrent jusqu’à détruire leurs épreuves et ce qui a pu échapper, vaut aujourd’hui un gros prix. Bon nombre de ces lithographies étaient cependant signées de peintres et de dessinateurs comme Gros, Girodet, Géricault, Carle et Horace Vernet, Ingres, Delacroix, Raffet, Isabey, Henri Monnier, Prudhon, Delaroche, et de bien d’autres encore pleins de talents. Revenons à Willette à propos duquel ces quelques mots sur la lithographie ne vous ont sans doute pas paru inutiles. Pour qui le connait, c’est un amoureux d’indépendance et il convient lui-même que la fortune fut venue le trouver bien autrement, s’il avait consenti à s’enrégimenter en quelque façon. Il a toujours préféré la vie libre, faisant penser à Zanetto du Passant, ce délicieux petit chef-d’œuvre de François Coppée, quand il répond à Sylvie :

 

…… Non. je vais par lá; mais, si la route

Se croise de chemins qui me semblent meilleurs,

Eh bien, je prends le plus charmant et vais ailleurs.

J’ai mon caprice pour seul guide, et je voyage,

Comme la feuille morte et comme le nuage…

………………………..

Ne la cherchant jamais. je trouve naturel

De n’avoir pas encor rencontré la fortune.

Je suis le pèlerin qui marche sous la lune,

Boit au ruisseau jaseur, passe le fleuve à gué,

Va toujours et n’est pas encore fatigué. »

 

Ne donna-t-il pas raison à ma comparaison, lorsque je lui demandai de qui il fut l’élève?

Élève à l’École buissonnière, me répondit-il, bien qu’il ait fait partie de l’École des Beaux-Arts et ait eu Cabanel pour maître.

L’origine de sa vocation fut pourtant d’avoir souffert des quatre murs du Lycée de Dijon, où il fut élevé, ce qui le fit aspirer de plus en plus à ce paradis: l’art, et à quitter au plus tôt cet enfer : l’horizon fermé.

Ce philosophe, ce Juvénal du crayon, n’ambitionne nullement d’avoir un hôtel Avenue de Villiers, ce qui l’aristocratiserait trop et l’empêcherait de se mêler autant à la rue où il puise plus d’une de ses inspirations.

Son atelier, déclare-t-il, n’attirerait pas les grandes dames et les grands Seigneurs. De quoi se compose-t-il? des quatre murs, avec un poêle oriflamme se chargeant pour 24 heures, d’une table pour faire de la lithographie et d’une armoire normande. Et il ajoute, telle une légende au bas de l’un de ses dessins: « Ya pas gras pour l’huissier. »

Je l’ai vu, son atelier; mais il y a tout de même mieux que cela.

Que lui faut-il de plus ? Domicile sur la butte, atelier à sa convenance, une compagne charmante, ce fut sa terre promise rêvée et, plus heureux que Moïse, il y aborda.

Est-ce qu’il me serait possible d’avoir une liste de vos œuvres, lui avais-je demandé encore?

Ah! quant à cela, il faudrait me payer à l’heure, pour faire ce travail, que je laisserai à mes neveux, si le cœur leur en dit.

Il est vrai que ses dessins et lithographies sont autant dire innombrables, ne citerais-je que ceux qui paraissent dans le Courrier Français, depuis bien des années déjà.

Il y a aussi Le Rire; il y eut le Chat Noir,

Dans combien d’autres publications illustrées, il papillonna et papillonne encore.

Oui, cataloguer tous ces dessins souvent accompagnés d’une légende, serait une tache surhumaine et la plume, en tombant bientôt, s’écrierait : ils sont trop !

Pour les peintures, Willette fut moins réfractaire et la nomenclature que je vais en donner, en démontrera l’intéressante et piquante variété :

La Tentation de saint Antoine (grande toile).

Le mauvais larron.

La Mort et le bûcheron.

Colonel Willette (portrait en pied, grandeur nature). ).

La veuve de Pierrot (grande toile

Parce Domine et les tableaux suivants sont sur grande toile):

Israël.

La Guerre.

La chasse à l’amour.

Le moulin d’amour.

La Vierge et l’Enfant Jésus.

Le Rêve.

Daphnis et Chloë.

Le Chevalier Printemps.

Fontenoy.

Le jeu et l’amour.

L’heure verte.

La cigale et la fourmi (petite toile). Duel de pierrots (petite toiles.

La Fédérée, femme fusillée (petite toile).

Un plafond, pour un plafond de l’Hôtel de Fernand Xau, fondateur du Journal.

Le plafond de la Cigale, concert-théâtre.

Neuf panneaux décoratifs pour salle de restaurant.

  1. Le Souper de Carnaval.
  2. Le Dîner des françailles.
  3. Le Repas funèbre.
  4. La Cigale et la fourmi.
  5. Le Punch.
  6. Les Cerises.
  7. La Bière.
  8. Le Vin.
  9. L’eau pure

Les Quatre Saisons, panneau décoratif pour un salon Louis XVI.

Le Veau d’or (grand vitrail).

L’absinthe.

Et La Palette d’or, pour le cabaret du « Chat noir ».

 

Son coloris, son faire, rappellent pour certains de ses tableaux, le coloris et le faire de Watteau, avec plus d’animation cependant chez ses personnages; il en est d’autres, en leur navrance, qui sont comme un reflet des poésies de Baudelaire. Tous, en un mot, retiennent pleinement et longuement. Quel plus bel éloge, dès lors, à en faire !

En tant que décorateur, je m’étonne que nos grands négociants en vin de Champagne, n’aient pas encore songé à s’adresser à Willette. La gaité et la joliesse du vin de Champagne seraient en de bonnes mains. Une salle à manger décorée par Willette, ce serait d’une attirance sans pareille et combien voudraient contempler une telle œuvre, signée d’un champenois de marque !

Comme il faut savoir se borner et que je me reproche- rais d’abuser de votre aimable attention, je terminerai par cette appréciation du beau talent de Willette.

En première ligne, il faut constater son inventif et multiple talent, à la fois souple et divers, et qu’à tout il imprime une marque originale.

Nul mieux que lui ne s’entend à rendre les types contemporains. Quel accent de vérité, quelle puissance de mouvement, son crayon rapide communique aux mille scènes qu’il emprunte à la vie intime ou extérieure. Ses dessins, qu’ils soient faits de primesaut ou plus finis, sont toujours distingués, spirituels et séduisants. On ne dira jamais de son talent, qu’il n’est fait que de routine, car il ne sait pas ce que c’est que l’essor enrayé, que le parque- ment d’art Il est sans cesse attiré vers des sensations et des idées inexplorées et des psychologies variées. Son don d’invention est débordant, c’est un inépuisable imagier, dirai-je encore. D’aucuns lui reprochent d’interpréter avec une liberté trop grande; mais c’est qu’il veut toujours la vérité sans voiles. Il est comme Molière, il entend pratiquer largement le Castigare ridendo mores et il sait tirer plus d’une fois de la moralité, même de la chose risquée.

Peintre, dessinateur, affichier, décorateur, quelque sujet qu’il traite, il ne se recommence jamais et il n’est jamais en peine de formes et d’idées, excellant au jeu expressif des physionomies; celles-ci subjuguent bien des fois aussi par leur étrange beauté. Son art demeure toujours très érudit, très observateur et très analyste. Il n’est pas qu’un dessinateur de grand mérite, il est encore un penseur de grande finesse, estimant que rien de ce qui est humain, ne lui doit être étranger. S’il manie la satire, c’est toujours sans sécheresse.

L’art de Willette enfin respire une atmosphère de bonne santé et ne représente le plus souvent que caresse et élégance de lignes. S’il s’impose aujourd’hui, il s’imposera plus dans l’avenir; on recherchera ses œuvres plus tard, comme on recherche de nos jours celles des maîtres de la gravure du XVIII e siècle.

Cet artiste châlonnais, soyez-en bien fiers. Ayez avec un même amour dans vos cartons, des dessins et des litho- graphies de Willette, comme vous avez des Chedel et des Varin.

Saint-Amand (Cher). Imprimerie Ex. PIVOTEAU

 

 

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